Terry's tree

21 mai 2011

The_Tree_of_Life_Affiche_Teaser

Cher Terry,

Aujourd'hui, à 13h30, j'ai vu votre dernier film The tree of life. Vous n'avez pas pour seul point commun avec Kubrick la rime de votre nom. Vous cultivez le secret, vous êtes un des derniers capable d'inverser la tendance de l'économie hollywoodienne. Votre dernier film donc offre un respectueux clin d'oeil au 2001 de Stanley. Votre film parle de vies, d'une vie et finalement de la vie. Que choisit-on pour donner du sens à cette vie, cette venue sur Terre, aux bonheurs et aux malheurs que l'on rencontre? Le Big-Bang, la religion, l'amour? Vos images coupent le souffle et font jaillir les larmes. Je n'ai pas de souvenirs d'images aussi justes sur l'enfance depuis L'incompris de Comencini: les liens fraternels, la famille, les jeux, les transgressions, les peurs, les rêves et les cauchemars, les adultes. Je ne me souviens pas avoir vu un nouveau-né filmé comme vous l'avez fait. Ce regard, ce souffle, ce corps, ce petit cri animal, vous les avez perçus. Vous montrez que l'enfance impacte une vie. Qu'un déménagement bouleverse. Que des paroles et des gestes vont rester gravés en nous. Pourquoi certains font confiance et d'autres non? Pourquoi certains croient en leurs rêves et d'autres non? Pourquoi préférer les tensions aux émotions? La vie et la mort, le couple et les enfants, la religion et la rébellion, l'amour et la haine. Vos acteurs filmés en gros plans sont impressionnants, étourdissants. Jack, enfant, ressemble incroyablement au héros lumineux de La ligne rouge. Quel malin!

Une fois de plus, vous filmez la Nature comme personne, tout en verticalité, tout en justesse, tout en grâce. Merci pour ce bord de rivière au fil des âges. Vous saisissez les peaux, les regards, les mouvements, les arbres, la végétation tout en beauté. Merci pour ces tournesols, merci pour ces volcans, merci pour le psychédélisme, merci pour ce papillon qui fait confiance. Merci pour ces dialogues parcimonieux et ces vois-off qui font la part belle à l'image et au rythme. Votre ambition de cinéaste était grande: suivre une vie, faire un film sur la vie. Il ne s'y passe rien et il s'y passe tout. Je trouve le résultat réussi. Votre film est beau et émouvant. Vivement le prochain.

Admirativement,

La Blonde

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