Les années 90
Comme le dit François Cusset dans l'article des Inrocks, les années ont commencé et se sont terminées par un affaissement: celui du mur de Berlin et ceux des Twins à New York. Est-ce.que je regrette cette décennie? Est-ce que je regrette mes 18 ans, mes 20 ans et finalement mes 25 ans? Ma jeunesse? Celle qui a évolué aux sons de Nirvana, Rage againt the machine, les Pixies, les Breeders, NTM, Assassins. C'est la décennie où j'ai été bouleversée par Lost Highway de David Lynch et la lecture d'Eureka Street de Robert McLiam Wilson. Je regrette la télé sans téléréalité mais je ne regrette pas les terreurs liées au SIDA. Je ne regrette pas certaines soirées mais je regrette certaines journées...et inversement! Je regrette de ne plus voir certains mais vraiment pas d'autres. Je regrette des moments magiques mais je ne regrette pas d'avoir un paquet de souvenirs. Je regrette certaines premières fois et je ne regrette pas certaines dernières fois. Je ne regrette pas d'avoir vu Les nuits fauves, kids, Comment je me suis disputé..., je ne regrette pas d'avoir ouvert un livre au format poche intitulé Extension du domaine de la lutte, je ne regrette pas d'avoir entendu la rumeur de Paris quand Zidane et Petit ont mis trois buts un soir de juillet au Stade de France, je ne regrette pas de ne jamais avoir pu choisir entre Blur et Oasis même si Blur a finalement emporté le match, je ne regrette pas d'avoir vu ma mère émue en sortant du ciné après In the mood for love, je ne regrette pas de ne pas avoir manqué de monter en haut du World Trade Center en 96, je ne regrette pas d'avoir vécu ce que je devais vivre à 20 ans. Ces 20 ans qui ont construit mes presque 40!