Embruns et parfums
Regarder les bateaux et penser à cette chanson de Jonasz qui me fait apparaître une boule de sanglot dans la gorge. Longer la plage, ses coquillages, ses rochers, la marée est basse. Regarder mon enfant grandir et ressentir avec lui la douce sensation des pieds qui sont chatouillés pour la première fois de l'année par les grains de sable. Dans trois semaines, je passe un cap, une décennie et j'ai l'impression de vivre un raz de marée dans ma tête. Les quarantièmes rugissants. Savoir ce que je veux et avoir peur de le vivre, l'affirmer et de tenter. Chaque dizaine annonce une aventure finalement. Je regarde mes Converse arpenter la plage, mes yeux détecter les nacres et les coquillages, la mer est de la couleur d'un tableau impressioniste. Le spleen, le blues, la nostalgie, la mélancolie, tous se mêlent dans ma tête, j'ai la larme facile et je pense savoir de mieux en mieux ce que je veux. On voudrait ne jamais décevoir, mais c'est finalement impossible. Aujourd'hui des choix s'imposent. J'aime regarder le plaisir de mon fils à triturer le sable, à malaxer le minéral les cheveux au vent. J'ai aimé me promener dans les jardins de la maison de Christian Dior qui fait face à la mer. Les camélias sont en fleur, la glycine embaume, les rosiers sont plein de promesses. Les embruns et les parfums du jardin se mêlent en une parfaite harmonie. L'harmonie, voilà ce à quoi j'aspire.