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Ma Blonde-Paris
19 octobre 2011

"Mythologie familiale"

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Une presse d'enfer, des têtes de gondoles à gogo, une couv attirante: la photo d'une belle femme (fatale?) blonde fumant cigarette et portant col roulé noir en plein dîner, un titre "bashungien". La Blonde voulait se faire sa propre idée sur le livre qui se vend le plus en ce moment.

Le suicide de la mère de Delphine de Vigan est l'acte fondateur de ce roman. Roman? Plutôt récit autobiographique. Très vite, écrire sur sa mère: son enfance, sa famille, sa bipolarité, sa chute dans le gouffre de la folie semble s'imposer à la romancière. Pourtant elle hésite: "un livre ne peut rien". Mais elle décide de remonter aux sources, d'enquêter, d'interroger ceux qui ont connu Lucile (frères, soeurs, amis...). Faire de sa mère une héroïne de roman. Et la vie de Lucile est digne d'un roman: une famille pleine de fantaisie, une enfant belle comme le jour qui pose pour la publicité, la perte accidentelle d'un petit frère, le suicide de deux autres frères, l'inceste, le silence d'une belle femme, les souvenirs joyeux, des traumatismes puis la démence. Delphine de Vigan retrace chronologiquement la vie de Lucile et de sa famille, son silence, la succession d'époques où elle va bien, pas bien, bien, pas bien... Elle ponctue son récit avec ses propres interrogations: être à la hauteur de l'entreprise, dire ce qui est tu , sa version vaut-elle vérité? a-t-elle le droit d'écrire ça? la peur de blesser son entourage...

J'ai eu du mal à lacher ce livre, il se lit d'une traîte! La construction est d'une efficacité redoutable malgré quelques répétitions. J'avais envie de poursuivre, de savoir, de comprendre même si je connaissais l'issue de l'histoire (la scène inaugurale est la mort de Lucile). Les thèmes abordés hantent la plupart d'entre nous: la famille et ses secrets, la mort d'un enfant, le suicide, l'inceste, la folie. Mais je me suis sentie parfois mal à l'aise en lisant ce récit car je faisais irruption dans l'intimité de cette famille, je me sentais comme une "voyeuse" qui ne veut pas voir mais qui regarde et constate quand même. Constater  que rien ne s'est opposé à la nuit de cette femme mais que Delphine de Vigan a osé mettre en plein jour l'histoire de sa mère.

Rien n'e s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan, éditions JC Lattès.

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Commentaires
T
Lu! Je suis assez partagée moi aussi... J'ai (encore) mis un lien vers ici.
S
c'est exactement cela je l'ai presque fini
L
Prévu pour mes vacances !
S
Un de mes prochains achats!!!!
O
Je me demandais si toute cette pub... <br /> Alors je vais l'achetais.
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